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Le groupe des Brave Blossoms pour la coupe du monde de rugby de 2023 en France


La Japan Rugby Football Union vient d'officialiser le groupe japonais qui va participer à la coupe du monde de rugby de 2023 en France. Jamie Joseph convoque au final provisoire de 30 joueurs (15 avants et 15 arrières) dont 2 non capés (le "pilier" Sione Halasili et le 1/2 de mêlée Kenta Fukuda) et 13 joueurs étrangers.


Il reste 13 rescapés du mondial de rugby de 2019 au pays. Deux joueurs participeront quant à eux à leur 4ème coupe du monde de rugby consécutive. Il s'agit du talonneur Shota Horie (Saitama) et du troisième ligne Michael Leitch (BL Tokyo).


Il reste encore trois joueurs à sélectionner avant le 21 août. Ils viendront en majorité de la deuxième ligne où il y a beaucoup de casse en raison des blessures: Uwe Helu (Tokyo-Bay), Warner Dearns (BL Tokyo) et Amato Fakatava (BR Tokyo).


Amanaki Saumaki (Kobe) disparaît de la circulation sans avoir jouer pour les rouges et blancs. En troisième ligne, Lappies Labuschagne (Tokyo-Bay) est en suris suite à sa supension de 3 matchs (réduite à 2) tandis qu'on note les absences de Tevita Tatafu (UBB) et de Faulua Makisi (Tokyo-Bay). Kazuki Himeno est nommé quant à lui capitaine de l'équipe nationale, le 1/2 de mêlée Yutaka Nagare étant en ce qui le concerne le vice-capitaine. Aucune surprise à la charnière ainsi qu'au centre.


Nicholas McCurran (BL Tokyo) retourne ainsi dans son club. Le poste d'ailier est clairement le plus faible avec aucun grand joueur. Siosaia Fifita (Toyota) est conservé malgré sa longue blessure et Lomano Lava Lemeki (Tokatsu) est dans le groupe final alors que ce dernier est connu pour être catastrophique en défense.


Le phénomène Haruto Kida (Tokyo-Bay), meilleur ailier nippon actuel, ne sera pas au mondial en raison de sa blessure. Pour la première fois de l'histoire, il n'y aura pas un seul ailier japonais dans l'équipe nationale des Brave Blossoms à une coupe du monde de rugby. Les choix du technicien néo-zélandais sont tellement honteux pour ce poste qui a vu des joueurs de classe mondiale comme Yoshihiro Sakata, Daisuke Ohata et Kenki Fukuoka.


Enfin à l'arrière, Ryohei Yamanaka (Kobe) n'est pas conservé au profit de deux joueurs polyvalents, Kotaro Matsushima (Tokyo SG) et Jumpei Ogura (Yokohama) qui peuvent évoluer respectivement à l'aile et à l'ouverture. Trois autres joueurs rejoindront le groupe mais ce qui frappe, c'est qu'il n'y a aucun représentant du champion en titre Tokyo-Bay.


L'effectif est très vieux avec seulement cinq joueurs âgés de moins de 25 ans: Le "pilier" Sione Halasili (Yokohama), le troisième ligne Shota Fukui (Saitama), l'ouvreur Lee Seung Sin (Saitama), le centre Tomoki Osada (Saitama) et enfin l'ailier Siosaia Fifita (Toyota). Le technicien néo-zélandais a privilégié un jeu beaucoup plus défensif pour les Brave Blossoms pour pouvoir défier l'Angleterre et l'Argentine.


En conséquence, Jamie Joseph a sélectionné des joueurs avec de plus gros gabarits, privilégiant aussi la polyvalence de ces derniers à des nippons spécialisés et numéro un à leur poste pour couvrir au maximum chacun d'eux en cas de blessure. Ainsi l'équipe nationale a 13 étrangers (provisoires) dans son effectif.


C'est tout simplement énorme une fois encore et un choix qui risque de ne pas être payant car la majorité des meilleurs talents locaux ont été laissés de côté par le technicien néo-zélandais. Hors le Japon est sportivement une équipe tier 2 qui ne peut pas se passer de ses joueurs spécialisés, faute d'un réservoir à la hauteur d'une grande nation. On a en conséquence l'absence de nombreux joueurs nippons.


Et cette liste est longue, très longue. En première ligne, je démarre avec le très bon pilier gauche Kota Kaishii (Tokyo-Bay) et le pilier droit Yuta Kokaji (BL Tokyo). Les deux absents majeurs sont quant à eux le talonneur Takeshi Hino (Shizuoka) et l'excellent pilier droit Heiichiro Ito (Shizuoka). La mêlée des Blue Revs a écrasé tout le monde cette saison en League One mais ses meilleurs joueurs n'ont pas été retenus par Jamie Joseph.


Cela se ressent dans cette mêlée nippone actuelle qui n'a même pas vu le jour contre les Fidji. Superbe révélation depuis deux ans, le deuxième ligne Daiki Yamagiwa (Tokatsu) n'a jamais été convoqué lui-aussi par le technicien néo-zélandais.


Pourtant ce dernier est impérial en touche, très bon défenseur et n'a rien à envier niveau taille aux joueurs sélectionnés chez les Brave Blossoms avec son joli gabarit (198 cm et 120 kg). Seul Warner Dearns (BL Tokyo) le dépasse avec ses 201 cm et 117 kg.


Je vais citer aussi deux grands absents en troisième ligne avec pour commencer Kai Yamamoto (Tokyo SG), énorme sensation cette saison qui a crevé l'écran par son explosivité et sa présence sur tout le terrain, ayant des statistiques de plaquages folles.


L'autre joueur est Amanaki Lelei Mafi (Yokohama). Auteur d'un début de championnat monstrueux, l'international nippon a vu ses rêves de mondial en France s'écrouler après une blessure très grave face à Saitama le 28 janvier dernier. Son absence sera un coup très dur pour le Japon il ne faut pas se mentir.


A la charnière, on a aussi pas mal d'absents majeurs avec tout d'abord le 1/2 de mêlée Kazuhiro Taniguchi (Tokyo-Bay) qui aura participé pour beaucoup au premier titre de champion du pays du club. Rapide pour accélérer le jeu et attaquer la ligne, son profil rappelant le célèbre Wataru Murata sera un atout en moins pour les Brave Blossoms.


Et que dire du poste de numéro dix où Jamie Joseph se passe tout simplement des deux meilleurs ouvreurs japonais actuels. On commence avec l'inévitable Takuya Yamasawa (Saitama). Joueur polyvalent (1/2 d'ouverture et arrière), "Fantasista" est un joueur unique par son intelligence dans la création de jeu, excellent pour attaquer la ligne et disposant d'un pied redoutable pour varier l'animation de jeu de son équipe, que cela soit dans les petits coups de pied par dessus, ceux rasants et les diagonales.


Il a changé souvent à lui tout seul le cours de plusieurs rencontres et permis aux Wild Knights de gagner en League One cette saison. Lors de la victoire face à Tokyo-Bay (30 à 15), il avait réalisé un full house, le tout 1er de l'histoire du championnat.


Son absence est très critiquée par les supporters japonais auprès du technicien néo-zélandais. L'autre absence majeure est Yu Tamura (Yokohama). L'international nippon, taulier du Japon lors de la coupe du monde de rugby de 2019, est revenu à son meilleur niveau. La diversité de son jeu, ses redoutables coups de pied rasants et sa vision du jeu auraient été un atout de poids pour les japonais.


Au centre, il manque Yusuke Kajimura (Yokohama) qui s'est imposé comme le capitaine des Eagles et qui reste sur des performances monstres. Je doit citer également le vétéran Harumichi Tatekawa (Tokyo-Bay), le célèbre capitaine des Spears qui aura fait une saison énorme. Solide défensivement, il aura souvent soulagé Bernard Foley dans le jeu au pied et aura montré son talent comme sur cette diagonale millimétrée pour l'ailier Haruto Kida qui a offert dans les dernières minutes le titre de champion du Japon aux oranges.


La liste des absents majeurs à l'aile fait froid dans le dos avec pour débuter Haruto Kida (Tokyo-Bay) qui est à l'heure actuelle le meilleur ailier nippon. Impérial dans les airs et bon défenseur, le jeune japonais aura crevé l'écran en franchissant avec facilité les défenses adverses (23 fois, record), s'appuyant sur ses redoutables crochets, ses raffuts monstrueux et ses accélérations qui auront laissé sur place plus d'un joueur.


Il aura fait preuve aussi d'une belle intelligence de jeu et d'un pied gauche redoutable. Malheureusement sa blessure l'aura empêché de faire ses débuts en équipe nationale. Il est pourtant le seul successeur à la hauteur de la légende Kenki Fukuoka.


Inévitablement, je vais citer aussi son coéquipier à l'autre aile Koga Nezuka (Tokyo-Bay) qui aura fait mal à plus d'une défense cette année sans oublier Seiya Ozaki (Tokyo SG), joueur très polyvalent et surtout meilleur marqueur d'essais en League One cette saison.


Enfin, le poste d'arrière n'aura pas été épargné non plus avec l'absence de Ryuji Noguchi (Saitama), joueur essentiel dans les performances des Wild Knights. Bon défenseur disposant d'un jeu au pied excellent et de relances redoutables, il est tout simplement le meilleur numéro 15 à l'heure actuelle. Je vais terminer avec le jeune Takuro Matsunaga (BL Tokyo) qui aura été sensationnel pour ses débuts avec les Brave Lupus.


La liste des absents majeurs est longue pour le Japon. Entre choix de joueurs très critiquables, staff incompétent et un jeu proche du néant, les Brave Blossoms se dirigent tout droit sauf grand surprise vers un fiasco et une énorme désillusion.


La volonté du sélectionneur d'aller vers un jeu beaucoup plus défensif a tué l'ADN de cette équipe qui joue désormais contre nature. Le Japon n'a plus les bases en conquête puisque l'héritage d'Eddie Jones est définitivement perdu. Cela impacte sur les phases de jeu structurées qui deviennent plus rares, pas aidées par un niveau technique en baisse.


Ce dernier a aussi des conséquences sur l'animation et la variété du jeu de la ligne arrière, le talent moyen des joueurs n'aidant pas. Ce n'est pas une surprise si le staff a posé comme base pour l'équipe un jeu de dépossession et une grosse défense pour récupérer le ballon et jouer les rares occasions d'essais sur des contre-attaques.


Mais l'incapacité des 3/4 à être capables de gagner un ballon haut met très souvent l'équipe en danger sur les relances ou les duels gagnés par les joueurs adverses. On obtient une sélection nippone qui risque de souffrir durant ce mondial dans de nombreux secteurs de jeu même si les anglais ne sont pas au mieux du tout par exemple. L'échec à la coupe du monde de rugby pourrait avoir de grosses conséquences sur le rugby nippon alors que la JRFU ambitionne de voir les Brave Blossoms atteindre les 1/2 finales.


Pour rappel, les hommes de Jamie Joseph affronteront dans la poule D le Chili le 10 septembre (Toulouse), l'Angleterre le 17 septembre (Nice), les Samoa le 28 septembre (Toulouse) et l'Argentine le 8 octobre (Nantes). Il restera auparavant un dernier match de préparation face à l'Italie le 26 août.

Piliers gauches: Keita Inagaki (Saitama, 48 caps), Craig Millar (Saitama, 12 caps), Sione Halasili (Yokohama, 0 cap)

Talonneurs: Shota Horie (Saitama, 71 caps), Atsushi Sakate (Saitama, 36 caps), Kosuke Horikoshi (Tokyo SG, 7 caps)

Piliers droits: Asaeli Ai Valu (Saitama, 25 caps), Gu Ji Won (Kobe, 24 caps), Shinnosuke Kakinaga (Tokyo SG, 12 caps)

2èmes lignes: James Moore (Urayasu, 16 caps), Jack Cornelsen (Saitama, 15 caps)

3èmes lignes: Michael Leitch (BL Tokyo, 79 caps), Kazuki Himeno (Toyota, 28 caps), Ben Gunter (Saitama, 7 caps), Shota Fukui (Saitama, 1 cap)

1/2 de mêlées: Yutaka Nagare (Tokyo SG, 33 caps), Naoto Saito (Tokyo SG, 14 caps), Kenta Fukuda (Toyota, 0 cap)

1/2 d'ouvertures: Rikiya Matsuda (Saitama, 32 caps), Lee Seung Sin (Kobe, 9 caps)

Centres: Ryoto Nakamura (Tokyo SG, 34 caps), Dylan Riley (Saitama, 13 caps), Shogo Nakano (Tokyo SG, 7 caps), Tomoki Osada (Saitama, 3 caps)

Ailiers: Lomano Lava Lemeki (Tokatsu, 16 caps), Siosaia Fifita (Toyota, 12 caps), Semisi Masirewa (Hanazono, 4 caps), Jone Naikabula (BL Tokyo, 3 caps)

Arrières: Kotaro Matsushima (Tokyo SG, 50 caps), Jumpei Ogura (Yokohama, 4 caps)

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