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Le rugby iranien est en plein boom

Dernière mise à jour : 27 juin 2023


Vieux pays de plus de 3 000 ans, l'Iran est en train de devenir la place forte du rugby en Asie de l'ouest. Bien que pratiqué depuis le milieu du XXème siècle, le sport ovale avait quasiment disparu en Perse depuis la révolution iranienne de 1979.


Le rugby était jugé un sport à la solde des occidentaux par la République islamique et il a fallu attendre la fin des années 90 pour voir le rugby avoir enfin une bonne image. C'est un enseignant du nom Bijan Safaei qui relança le rugby à l'Université Azad en 1996.


A l'époque, il ne disposait que de 3 ballons, dont deux avaient entre 30 et 50 ans alors que le troisième était un ballon de foot... Mais cela a été suffisant pour structurer le rugby local et créer la future association iranienne de rugby.


Un championnat national amateur existe depuis 2002: l'Iranian Rugby League. La compétition est à présent jouée par 10 clubs répartis dans deux poules de 5 équipes: le mutiple champion en titre Khorasan Ravazi, Sahand Tabriz, Congress 60, Shiraz Boys, Rasht City Municipal, Kara Ottana Fars, Setaregan, Khuzestan, Hormozgan et Tabriz City Municipal.


La domination de Khorasan Ravazi est telle que le club iranien représente la sélection perse en Asia Rugby Championship. Le boom du rugby en Iran est impressionnant sur ces dernières années. Dans 29 des 31 provinces du pays, le sport ovale est désormais pratiqué, mais le chiffre le plus frappant est celui des licenciés.


Pour la seule année 2019, le nombre de ces derniers a augmenté de 20% en Iran, atteignant à présent le nombre de 12 000. Mais contrairement aux clichés, c'est chez les femmes que le sport ovale connaît une explosion de popularité dans le légendaire pays perse.


Ainsi plus de la moitié (7 000) sont des filles aujourd'hui. Ces dernières ont leur championnat nationaux à 15 et à 7. Certains clubs féminins ont même déjà leur site web officiel comme Fallow Deer (fondé en 2016). Dans un pays de rugby comme celui en Asie, c'est à noter.


Par ailleurs en 2016, Getmeh Nourie est devenue la première femme arbitre du monde musulman en Asie. C'est ainsi 4 ans avant que la jeune Sarah Abdul Baki ne devienne la 1ère femme arabe à arbitrer une rencontre de rugby dans le championnat national syrien en 2020.


Le rugby féminin en Iran connaît ainsi un véritable boom. Malgré tout cela, le sport ovale manque dans le pays de véritables infrastructures. Les clubs ne disposent d'aucun stade de rugby et évoluent dans des "champs de patates" tout simplement indignes.


Au niveau international, l'Iran est enfin devenu en 2020 membre à part entière de World Rugby. Grâce à cela, la sélection nationale perse peut enfin jouer les qualifications pour participer à une édition de la coupe du monde de rugby dans le futur.


Il reste toutefois pas mal de chemin à faire pour l'Iran qui reste sur une 2ème place en 2018 lors de l'Asia Rugby Championship Division 3 Ouest (4ème division asiatique) derrière le Liban mais devant le Qatar et la Jordanie. La sélection nationale pourra toutefois compter dès cette année sur l'arrivée de sa star, le 1/2 de mêlée Mohammad Ali Esteki (23 ans), qui évolue comme joueur professionnel chez la Lazio dans le Top 10 italien.


La Perse a déjà eu de grands noms dans le rugby. Le premier est le 1/2 de mêlée Aadel Kardooni, qui a porté le maillot des Leicester Tigers entre 1988 et 1997 ainsi que celui de l'Angleterre A, faisant de lui le tout 1er joueur professionnal asiatique de rugby en Europe.


Quant au second il s'agit de l'actuel international gallois Josh Navidi (24 caps), de père iranien et de mère galloise, qui joue pour Cardiff Blues depuis 2010. L'histoire montre que l'Iran a déjà eu de grands joueurs et qu'avec plus de moyens et d'infrastructures, le rugby iranien deviendra l'une des grandes places fortes du rugby en Asie dans les années à venir.

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