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League One: Clubs professionnels ou non? Joueurs japonais professionnels ou salariés?



Depuis son lancement en 2022, la majorité des personnes qui suivent de près ou de loin ce championnat ont du mal à comprendre la différence d'avec son prédécesseur la Top League (2003-2021). Les clubs sont-ils professionnels ou non? Les joueurs japonais sont-ils passés professionnels ou non? Et bien d'autres questions...


Je vais expliquer de la façon la plus détaillée les changements qui ont été apportés. Et comme vous allez vite le comprendre, c'est bien plus complexe qu'on peut se l'imaginer. A l'origine, le vice-président de la JRFU Katsuyuki Kiyomiya voulait lancer une nouvelle ligue 100% professionnelle mais le projet a vité été éteint devant la pression des clubs corpos.


La raison est que la majorité des clubs de Top League ne pouvaient pas passer sur un modèle professionnel sous peine d'exploser en plein vol. Une solution a donc vu le jour: La League One, un championnat qui doit amener à une professionnalisation en douceur en trois étapes: La phase 1 (2022-2024), la phase 2 (2025-2028) et la phase 3 (2029-2032).


Le changement majeur pour commencer est la commercialisation pour que les clubs aient enfin des revenus. Car à l'époque de la Top League, les sociétés mères dépensaient en moyenne 10 à 15 millions d'euros à perte chaque saison sans revenu en retour.


Mais dès cette première étape, l'équipe de Coca-Cola Red Sparks a disparu car l'entreprise ne pouvait même pas réaliser cet objectif. Les autres clubs se sont distingués entre deux catégories: Ceux qui ont franchi l'étape du professionnalisme en créant une société commerciale distincte de la société mère.


Je parle de Shizuoka Blue Revs (ex-Yamaha Jubilo) et de Brave Lupus Tokyo en 2021 et de Urayasu D-Rocks (NTT Sports X) et de Saitama Wild Knights (Panasonic Sports Ltd) en 2022. Quant aux autres clubs, ils ont lancé en majorité des divisions commerciales.


Kamaishi Seawaves est un cas à part car ce club ne dépend pas d'une société mère même s'il s'appuie sur son sponsor principal et historique Nippon Steel (qui a sous contrat les 50% de joueurs professionnels étrangers et japonais de l'effectif). LeRIRO Fukuoka, qui va entrer en League One dès la saison 2024-2025, a aussi la particularité de n'avoir aucune société mère mais plusieurs centaines de petites entreprises en soutien.


Nous sommes donc à l'heure actuelle encore très loin d'une professionnalisation complète des clubs mais le risque de voir des équipes trop dépendantes de leur société mère couler comme à l'époque de la Top League devrait accélérer la tendance.


Munakata Blues a pour rappel mis fin à ses activités en 2022 suite aux difficultés économiques de sa société mère Sanix. On en vient ensuite aux joueurs japonais. Sont-ils professionnels ou salariés? C'est là-aussi plus complexe que vous pouvez l'imaginer.


La tendance générale est que les joueurs nippons se professionnalisent de plus en plus. A la fin de la période de la Top League, on était à 20% de joueurs professionnels (étrangers et nippons) contre 60% au minimum aujourd'hui. Les joueurs japonais se professionnalisent de plus en plus, en particulier chez les jeunes qui privilégient une carrière professionnelle courte à un contrat à vie d'employé chez la société mère. C'est le cas par exemple du jeune arrière phénomène Daisuke Ito qui a signé un contrat professionnel chez Kobe cette année.


C'est la grande particularité du rugby nippon car ce sont les joueurs qui décident du chemin qu'ils vont emprunter, qu'ils signent après la fin de l'université dans une grosse ou dans une petite équipe. Cela n'a donc rien à voir avec le statut du joueur. Certains internationaux japonais sont des salariés alors que l'ont peut trouver des joueurs nippons professionnels même en troisième division (chez Hino).


Je peux prendre l'exemple du pilier Shinnosuke Kakinaga chez Tokyo Sungoliath. Le centre/ailier Tomoki Osada (Saitama Wild Knights), qui a participé avec le Japon au mondial en France, est aussi un joueur salarié car ce dernier ne désire pas à l'heure actuelle passer professionnel. J'ai aussi en souvenir le centre Ryoto Nakamura qui avait participé au mondial de rugby de 2019 au Japon avant de passer professionnel en 2020.


Depuis le lancement de la League One, on assiste aussi à de plus en plus de joueurs nippons qui passent professionnels après deux ou trois saisons chez les "pros". Cela se ressent bien évidemment dans les transferts de joueurs locaux qui augmentent d'année en année là où ils étaient très rares à l'époque de la Top League.


Je tiens enfin à clarifier sur le statut de "joueur salarié". La définition de ce dernier est très large et pas qu'un peu. Cela va des joueurs japonais très aménagés par leur club (2 à 3 heures de travail par semaine) qui sont en réalité professionnels à des joueurs nippons qui travaillent toute la journée et ne s'entraînent que deux à trois soirs par semaine.


Ces derniers sont en réalité des joueurs amateurs. On les retrouve en très grande majorité en League One Division 3 dans des clubs comme Koto Blue Sharks, Skyactivs Hiroshima, Water Gush Akishima et Chugoku Red Regulions. Les écarts entre les clubs de League One sont ainsi très importants, ce qui explique la création de trois divisions.

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